La dengue à Tahiti : causes, vecteurs, statistiques et prévention

Préambule 

La dengue est une maladie virale transmise par les moustiques et constitue un problème de santé publique majeur en Polynésie française. Avec des épidémies récurrentes depuis plusieurs décennies, il est essentiel de comprendre les causes, les modes de transmission et les mesures de prévention pour limiter sa propagation.

Qu’est-ce que la dengue ?

La dengue est une infection causée par un virus appartenant à la famille des Flaviviridae. Il existe quatre sérotypes distincts du virus de la dengue (DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4), chacun pouvant provoquer des symptômes allant de bénins à sévères. Une personne infectée par un sérotype acquiert une immunité durable contre celui-ci, mais reste vulnérable aux autres.

Les vecteurs de transmission

La dengue est transmise par les moustiques du genre Aedes, principalement Aedes aegypti et Aedes polynesiensis en Polynésie française. Ces moustiques piquent principalement en journée et se reproduisent dans des eaux stagnantes, ce qui favorise leur prolifération dans les zones urbaines et périurbaines.

Causes et facteurs de propagation

Plusieurs facteurs contribuent à la propagation de la dengue à Tahiti :

• • Conditions climatiques : le climat tropical humide favorise la reproduction des moustiques.

  • Urbanisation : la densité de population et la présence de réservoirs d’eau stagnante augmentent les risques de transmission.

  • Voyages internationaux : l’introduction de nouveaux sérotypes peut survenir via des voyageurs infectés.

  • Absence de vaccin généralisé : bien que des vaccins existent, leur accès reste limité. En effet, les vaccins contre la dengue sont principalement destinés aux populations vivant dans des zones endémiques. Cela réduit le nombre de doses vendues à l’échelle mondiale. Et bien sûr, cela rend ces produits trop peu rentables pour les laboratoires. Ces derniers préfèrent donc se concentrer sur les vaccins contre la grippe ou le Covid, de loin beaucoup plus lucratifs pour eux.

Symptômes et évolution de la maladie

Les symptômes de la dengue apparaissent généralement 4 à 10 jours après la piqûre et incluent :

• • Fièvre élevée soudaine

  • Céphalées et douleurs rétro-orbitaires

  • Douleurs musculaires et articulaires

  • Nausées et vomissements

  • Éruption cutanée vers le 5ᵉ jour

Dans certains cas, la dengue peut évoluer vers une forme sévère avec des complications hémorragiques et un état de choc. Mais je vous rassure, cela ne concerne que 1 à 5 % des cas.

Statistiques et impact à Tahiti

Il est grand temps maintenant de vous livrer les chiffres de l’épidémie depuis 2023 :

• • 663 cas déclarés depuis novembre 2023.

  • Sérotype dominant : DENV-1 (100 % des échantillons sérotypés).

  • 38 % des cas concernent des personnes de moins de 20 ans.

  • Aucune forme sévère ni décès signalé à ce jour.

Où en est l’épidémie de dengue en 2025 ?

Prévention et lutte contre la dengue

Face à cette épidémie, plusieurs mesures sont mises en place :

1. Élimination des gîtes larvaires

Lutter contre la dengue commence par la suppression des lieux de reproduction des moustiques :

• • Suppression des eaux stagnantes (pots, vases, gouttières).

  • Nettoyage des récipients pouvant accumuler de l’eau.

  • Sensibilisation des habitants à l’entretien de leur environnement.

2. Protection individuelle

Pour éviter les piqûres de moustiques, il est recommandé :

• • D’utiliser des répulsifs adaptés.

  • De porter des vêtements longs.

  • D’installer des moustiquaires aux fenêtres et sur les lits.

  • D’utiliser des diffuseurs électriques ou serpentins anti-moustiques.

3. Surveillance et contrôle sanitaire

Les autorités locales surveillent de près l’évolution de l’épidémie :

• • Suivi hebdomadaire des cas confirmés.

  • Interventions ciblées dans les foyers de contamination.

  • Traitements insecticides localisés.

4. Sensibilisation de la population

Des campagnes de communication sont déployées pour informer les habitants :

• • Messages de prévention sur les réseaux sociaux et à la télévision.

  • Brochures éducatives expliquant les gestes à adopter.

  • Encouragement à l’auto-protection et à la vigilance.

5. Gestion médicale des cas

Les structures de santé ont renforcé leur dispositif pour une meilleure prise en charge :

• • Détection rapide des cas pour éviter les complications.

  • Mise à disposition d’unités spécialisées dans les hôpitaux.

  • Surveillance des populations vulnérables (enfants, personnes âgées).

Quels produits répulsifs utiliser ?

1. Apipur Tahiti

Un répulsif 100% naturel à base d’huiles essentielles combinées, conçu pour protéger contre les moustiques vecteurs de la dengue, du Zika et du chikungunya. Il peut être utilisé en pulvérisation atmosphérique, sur les vêtements ou directement sur la peau.

2. Monoï anti-moustique

Le Monoï Tevi Tahiti et le Monoï Tiki Tahiti sont enrichis en huiles essentielles aux propriétés répulsives. Ils offrent une protection naturelle tout en hydratant la peau.

3. Stop insectes Nao Nao Tabu de Heiva

Un spray à base de Monoï et d’huile de Tamanu, réputé pour ses vertus apaisantes et protectrices contre les insectes piqueurs.

4. NaoNao Xtreme

Une marque polynésienne spécialisée dans les produits anti-moustiques naturels, développée après plusieurs années de recherche. Elle propose des sprays et des roll-ons efficaces contre les moustiques tigres.

Il est important de savoir que je ne préconise dans cette article que des produits naturels et bio. Le RID par exemple n’est pas cité ici. Si ce produit est un des plus efficaces, il contient du Deet qui peut être dangereux pour la santé et pour la planète. Il est même fortement déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants !

Où les trouver ?

In fine

De toute évidence, la dengue demeure un enjeu sanitaire majeur à Tahiti. Mais grâce à la mobilisation de la population et des autorités, il est possible de limiter la propagation du virus. L’adoption de gestes préventifs et la sensibilisation sont essentielles pour réduire les risques et protéger la population. Quant à vous touristes en vadrouille au fenua, il ne faut surtout pas faire une fixette sur cette maladie. La plupart du temps, si vous utilisez les méthodes de prévention présentées dans cet article, les chances de l’attraper sont très faibles. Moi-même, je ne l’ai contractée qu’une seule fois en onze ans de présence ici. C’est pour dire… 😉