Quelle est la meilleure période pour venir en vacances à Tahiti ?

La classification des climats repose principalement sur des critères de température, de hauteurs de précipitations et, à un degré moindre, de durée d’insolation. De part la position géographique de la Polynésie française, le climat polynésien est tropical, de type maritime humide. On y distingue généralement deux grandes saisons. La première s’étale de novembre à avril. Cette saison est dite «chaude», ou été austral, avec des températures et une humidité plus élevées. De mai à octobre nous sommes en plein dans la saison dite «fraîche». C’est l’hiver austral avec des températures et une humidité plus faibles.

Les cyclones en Polynésie française

Souvent les métropolitains qui viennent en Polynésie sont très inquiets à cause du risque cyclonique. Pour certains, il est même rédhibitoire de se risquer au fenua à cette époque. Or s’il est vrai que le risque cyclonique est bien présent sur le territoire, il faut savoir que ces phénomènes ne se produisent que pendant la saison « chaude » et que le dernier, Oli, remonte à 2010. Il serait donc dommage d’éviter cette période juste pour cette raison, le risque étant vraiment faible.

Les données utilisées

Quant on veut faire une étude climatologique digne de ce nom, on utilise ce que l’on appelle des “normales”. Ce sont des moyennes sur une longue période. À Météo France, nous utilisons des normales sur 30 ans. Elles sont remises à jour tous les 10 ans. Les diagrammes que vous allez voir plus bas ont été élaborés pour les températures et les hauteurs de précipitations avec les normales de la période 1991-2020, les plus récentes disponibles. Pour l’ensoleillement, certaines données récentes étant manquantes, j’ai utilisé les normales de la période 1981-2010. Ces données calculées sur une période de 30 ans permettent de s’affranchir pour chaque paramètre d’une année exceptionnelle. Elles sont donc vraiment représentatives et permettent de tirer des conclusions précises et utilisables. 

Les unités 

Les unités utilisées sont le degré Celsius pour la température, les millimètres pour les précipitations, 1 millimètre correspondant à un volume d’un litre d’eau par mètre carré et la fraction d’insolation pour l’ensoleillement. Cette valeur correspond au pourcentage de présence du soleil par rapport à la durée théorique du jour.

Comment calculer une normale mensuelle

Prenons un exemple concret et voyons comment nous allons calculer la normale de précipitations pour un mois de janvier. Nous allons tout d’abord ajouter pour le lieu qui nous intéresse toutes les valeurs de précipitations quotidiennes du mois de janvier 1991 et les diviser par 31. Nous ferons ensuite la même chose pour les 29 autres mois de janvier compris entre 1992 et 2020. Il suffira enfin d’ajouter ces 30 moyennes et de les diviser par 30 pour obtenir cette fameuse normale pour la période 1991-2020. Et voilà. Maintenant que vous savez ce qu’est une normale et comment on la calcule, nous allons pouvoir les étudier, paramètre par paramètre et archipel par archipel.

Les données 

Archipel de la Société

Les températures

Pour cette valeur calculée comme expliqué précédemment sur la période 1981-2010, j’ai utilisé la fraction d’ensoleillement par rapport à la durée théorique du jour. Cela permet de s’affranchir du fait qu’en juin, juillet et août les jours sont plus courts qu’en décembre, janvier et février. En météorologie, on dit qu’il y a ensoleillement quand il y a présence d’ombres portées au sol. En clair, si vous voyez votre ombre, l’ombre des arbres, il fait soleil. Scientifiquement, ce seuil d’ombre portée correspond à l’arrivée en provenance du soleil d’une énergie de 120 Watt par mètre carré. S’il fait soleil du lever au coucher de l’astre, la fraction d’ensoleillemet sera alors de 100 pour 100. Autant vous dire que cela n’arrive pratiquement jamais. Sous les tropiques, les Cumulus s’occupent de faire baisser ce pourcentage. Mais attention, pas de soleil ne signifie pas obligatoirement précipitations.

Je pense que si vous avez l’intention de venir en Polynésie française, c’est certainement pour y trouver du soleil. Or on voit que la période la plus ensoleillée pour la Société se situe d’avril à septembre. Cela correspond en plus aux mois les plus secs. Et si vous voulez en plus bénéficier de températures moins étouffantes, alors juin, juillet et août seront parfaits. Donc en résumé, si la chaleur est un problème pour vous, venez plutôt quand c’est l’été en métropole. Quant aux mois à éviter, ce seraient plutôt décembre, janvier et février, les plus arrosés de l’année et avec une fraction d’ensoleillement qui dépasse au mieux 55 pour cent. Mon choix personnel en sachant que je ne crains pas la chaleur, que je privilégie le soleil et que je n’aime pas la pluie, sera à l’évidence avril, mai, octobre et novembre.

Pour cet archipel, je communique les données de la station météorologique de Takaroa. Située dans le nord des Tuamotu, on peut comparer ses données à celles des atolls touristiques comme Rangiroa, Fakarava, paradis des plongeurs ou encore Manihi. Mais l’archipel des Tuamotu est vaste (cf carte ci-dessus). Donc les conditions météorologiques peuvent changer radicalement suivant que vous êtes au nord ou au sud de l’archipel. Si vous visitez le sud, il fera à coup sûr un peu plus frais qu’à Takaroa avec des quantités de précipitations légèrement supérieures à celles présentées ci-dessous.

Comme on le voit sur le diagramme de la fraction d’ensoleillement, cet archipel est plus ensoleillé que celui de la Société. Seul le mois de décembre est en dessous de 60 pour cent. Ce n’est donc pas avec ce paramètre que nous allons pouvoir déterminer la meilleure période pour y venir. Il y fait aussi souvent plus chaud qu’à Tahiti, le mois le plus frais étant le mois d’août. Et en ce qui concerne les précipitations, si l’on évite décembre et janvier, les averses tropicales sont plus que supportables. En résumé, si la chaleur est un réel problème pour vous, il faut aller dans les tuamotu en août ou au moins entre juillet et novembre. Personnellement, et avec mes préférences climatiques,  je vais dans les Tuamotu plutôt les mois d’avril, mai, septembre et octobre. Ces mois sont peu arrosés et chaud, tout ce que j’aime.

Archipel des Gambier

Les températures

Les précipitations

La fraction d’ensoleillement

Interprétation des données

Archipel des Australes

Les températures

Les précipitations

La fraction d’ensoleillement

Interprétation des données 

Même si comme je l’ai déjà précisé ci-dessus, les conditions météorologiques sont meilleures dans les îles de l’archipel des Australes situées au nord de Rapa, les précipitations y sont importantes et bien réparties tout au long de l’année. L’ensoleillement est le plus faible de la Polynésie et les températures minimales peuvent descendre sous la barre des 15 degrés Celsius même dans la partie nord de l’archipel. Dans ces conditions, mon choix pour visiter ces îles du grand sud se portera sur les mois d’août, septembre, octobre et novembre, période fraîche mais moins pluvieuse.

Archipel des Marquises

On va terminer ce tour de Polynésie en faisant un grand bond vers le nord, tout proche de l’équateur, pour rejoindre l’archipel des Marquises, terre des hommes bien sûr mais aussi des tatouages, des tikis et des chevaux sauvages. Alors que Nuku Hiva, Ua Huka et Ua Pou au nord ont un climat tropical presque aride, Fatu Hiva et Hiva Oa au sud sont davantage arrosées. Et c’est Hiva Oa, chère aux artistes Brel et Gauguin qui va nous servir de terrain d’étude pour cet archipel.

Les températures

Les précipitations

La fraction d’ensoleillement

Interprétation des données 

In fine

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