Des icebergs bientôt en Polynésie !

Une solution inattendue pour tenter de diminuer le risque cyclone

Le gouvernement polynésien a récemment surpris le monde entier en dévoilant un plan original et quelque peu surprenant : tracter des icebergs depuis l’Antarctique pour refroidir les eaux tropicales du Pacifique et ainsi diminuer le risque de cyclones. Oui, vous avez bien lu, les majestueux icebergs qu’on croise habituellement plus au Sud sont sur le point de s’inviter dans nos lagons. Ce projet baptisé en toute modestie “Opération Igloo Paradise” a bien entendu suscité des interrogations scientifiques justifiées. Alors essayons de décrypter cette initiative audacieuse tellement absurde qu’elle en devient brillante…ou pas.

Une idée frappée sortie d’un esprit bouillant

Tout a commencé lors d’une réunion gouvernementale où les responsables, fatigués d’être constamment sur le qui-vive face aux cyclones, ont décidé qu’il était temps de « frapper un grand coup ». Inspiré par la fraîcheur des glaces de son dessert et surtout par une piña colada bien dosée, l’un d’entre eux aurait lancé l’idée : “Et si on apportait directement la fraîcheur du pôle Sud chez nous ?” Une déclaration qui, d’après des sources internes, aurait refroidi l’assistance et causé des rires incrédules… D’ailleurs, un des participants auraient même lancé cette phrase pleine d’à propos : “Mais qu’est-ce que tu nous sors Bé ?”. D’évidence, ce n’est pas du Raymond DEVOS, j’en conviens, mais ça a quand même eu le mérite de rompre la glace et de dégeler l’ambiance.

La logistique : un Titanic inversé

Pour transporter ces géants de glace, le gouvernement prévoit de mobiliser une flotte impressionnante de bateaux spécialement équipés de pics à glace ultra-résistants. En effet, ces pics d’un nouveau genre seront fabriqués en feuilles de bananiers durcies, en utilisant une méthode révolutionnaire dont on ne connait encore pas grand chose… “Et nous devons aussi respecter la faune antarctique”, souligne un membre écologiste du projet, ajoutant qu’ils offriront des billets retour à tout manchot qui se retrouverait accidentellement sur un iceberg en partance. Ces derniers, les icebergs pas les manchots, une fois attachés, entameront une lente traversée de l’océan. L’objectif ? Amarrer ces géants glacés au large des plages paradisiaques et transformer la Polynésie en une sorte de station balnéaire climatisée. Vraiment, je languis de voir ça de la plage de Vaiava !

Adieu cyclones

D’après les experts autoproclamés du gouvernement, la présence d’icebergs dans les eaux tropicales aurait pour effet de réduire la température des océans et, par extension, de désamorcer les conditions propices à la formation des cyclones. “C’est comme mettre un glaçon dans un verre d’eau chaude”, explique un conseiller enthousiaste, oubliant peut-être que l’océan n’est pas exactement un Mojito. D’aileurs ce n’est pas l’avis de Jean Givral de l’Institut International de Glaciologie : “C’est ridicule ! Le mec qui a inventé ça n’est certainement pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise” s’est-il exclamé en rajoutant un cube de glace dans son mai tai. Et de rajouter : “J’adore ce genre d’individu, mais je ne conseille à personne d’en faire un élevage”.

De grandes enseignes déjà aux abois

Le projet face aux défis techniques

En tous cas, le porte parole du gouvernement local le reconnait lui-même « Ce n’est pas encore dans la poche… de glace », fier comme Artaban d’être capable de manier l’humour avec une dextérité que lui seul reconnait. En effet, le plan prévoit de remorquer des icebergs de l’Antarctique jusqu’aux eaux chaudes de la Polynésie française. Un trajet d’environ 10 000 kilomètres qui fait déjà suer les logisticiens chargés du projet. « Nous avons calculé qu’un iceberg de taille moyenne fondrait complètement bien avant d’atteindre Tahiti », explique un ingénieur naval qui a requis l’anonymat pour « préserver ce qui lui reste de crédibilité professionnelle ». « Mais le gouvernement reste optimiste. Ils parlent de “pertes acceptables”, comme si nous transportions des glaces à la vanille”.

Des lagons glacés, des touristes gelés

Un budget qui donne des frissons

Le coût estimé du projet « Igloo Paradise » fait également grincer des dents. Avec un budget initial de plusieurs milliards de francs pacifiques, certains contribuables se demandent s’il n’y aurait pas des priorités plus urgentes. « Pour ce prix-là, on pourrait distribuer des éventails géants à tous les habitants pour créer collectivement une brise rafraîchissante. » Mais le gouvernement assure cependant que le projet s’autofinancera grâce à des initiatives annexes. Car il est prévu de mettre en place la vente d’eau de fonte d’iceberg millénaire en bouteilles de luxe et d’organiser des mariages « sur iceberg flottant » pour les couples en quête d’originalité. Néanmoins, ils faut espérer que les cérémonies si uniques soient-elles ne finissent pas par jeter un froid dans les couples.

In fine

Alors que le projet entre dans sa phase de planification concrète, le monde entier observe avec un mélange d’amusement et de perplexité cette initiative pour le moins clivante. Si elle aboutit, la Polynésie française pourrait bien devenir le premier paradis tropical glacial de la planète. Une contradiction dans les termes qui résume parfaitement l’absurdité de ce plan. Mais en attendant de voir si ces icebergs atteindront un jour les lagons polynésiens, une chose est sûre : face au réchauffement climatique, certains gardent la tête froide… peut-être un peu trop.